Une étude de l'ADEME de 2015 montre que sur l’ensemble du parc de logements français (individuels et collectifs), l’énergie la plus utilisée pour le chauffage est le gaz (44%), suivie par l’électricité (34%), le fioul (14%) et le bois (4%).
Une étude de QuelleEnergie.fr de 2016 montre par ailleurs que le cout de chauffage au m2 peut passer du simple au double selon l'énergie utilisée, avec l'électricité (15,9 € / m²) comme solution la plus chère, suivie du fioul (12,6 € / m²), du gaz (11,5 € / m²) et du bois (6,1 € / m²).
Mais la solution la plus pertinente pour vous est directement liée à vos besoins en chauffage. Avec toutes les solutions existantes, il n'est pas toujours simple de bien choisir son chauffage pour chauffer sa maison ou son appartement correctement et sans se ruiner. Autant de points que nous abordons ici.
Les conditions préalables pour chauffer sa maison correctement
Pour bien chauffer sa maison, il faut surtout faire preuve de bon sens.
Une bonne isolation permet de réduire les déperditions de chaleur
Chauffer une maison mal isolée consomme beaucoup d'énergie. Les pertes de chaleur se font essentiellement via les huisseries (portes), les menuiseries (portes fenêtres, fenêtres, vitrages) et les parois (toiture, combles, murs).
Pour les fenêtres, du double ou triple vitrage est recommandé pour limiter ces pertes. Pour les combles ou les murs, on recommande de la laine de roche, de la laine de verre ou de la ouate à cellulose
. Des solutions d’isolation ponctuelles et saisonnières peuvent également améliorer l’isolation de l’habitat mais elles ne sont pas suffisantes à long terme : boudin de porte, isolant mince sur porte de garage, pose de rideaux épais sur les fenêtres, colmater les fuites d'air des fenêtres à l'aide de joints, mettre des réflecteurs derrière les radiateurs...
Dans le neuf, les constructions sont sujettes à des normes strictes, de type RT 2012 pour Réglementation Thermique 2012, qui garantissent que le bâti a un bon niveau de performance énergétique.
Dans l'ancien, tout bâtiment mis en vente ou en location doit faire l’objet d’un Diagnostic de Performance Energétique (DPE). Il permet d'avoir une estimation de la consommation énergétique et du taux d’émission de gaz à effet de serre.
Autant de points qui, couplés à votre bon sens et à votre intuition, vous aideront à trouver un bon compromis entre les travaux liés à l'isolation et ceux nécessaires pour les équipements de chauffage.
Privilégier un système de chauffage adapté à son mode de vie, à son habitat et à la réglementation
Choisir le bon chauffage pour soi, c'est aussi arbitrer entre son budget, le degré de confort souhaité, l'habitat existant (isolation, distribution de chaleur) et la réglementation en vigueur (crédit d’impôt, primes, aides ou incitations à la transition énergétique).
Sous-chauffer une habitation entraîne de l'inconfort au quotidien : froid, mauvais sommeil, développement d’humidité, etc...
Et surchauffer une maison n'est pas non plus la bonne option car outre les factures liées à la consommation d'énergie, on ne profite pas des performances réelles de son système de chauffage.
Utiliser un programmateur ou un système de pilotage est aussi un bon moyen pour chauffer sa maison ou son appartement intelligemment. On peut ainsi favoriser la production de chaleur des appareils de chauffage électriques en heures creuses ou maintenir une température de consigne via à un régulateur de type Inverter, ou encore gérer sa consommation de combustible (fioul, gaz, granulés, etc) sur des plages horaires déterminées.
Au delà de ça, des gestes simples aident à se chauffer intelligemment quand il fait frais ou froid : ne pas chauffer à plus de 19°C les pièces utilisées et préférer mettre un pull pour se réchauffer, ne pas chauffer les zones de l'habitat non utilisées ou qui n'en ont pas expressément besoin.
Tous les types de chauffage permettent-ils de se chauffer pas cher ?
Un appareil de chauffage se choisit au regard du logement à chauffer et de ses caractéristiques intrinsèques.
Sur le type de logement à chauffer, il faut considérer sa situation géographique (énergie accessible, micro-climat), l'état du bâti (isolation et performance énergtique surtout) et le volume total à chauffer.
Sur les caractéristiques intrinsèques à l'appareil de chauffage, il faut mettre en balance son prix d’achat, sa performance énergétique, le coût pour entretenir l'appareil et les tarifs de l’énergie consommée (électricité, fioul, gaz, bois, etc).
Le type d'énergie consommée est un point essentiel à évaluer. Il est autant question de charge financière, que de facilité d'utilisation au quotidien et d'empreinte écologique ou environnementale (énergie fossile tel que gaz ou fuel ? polluante comme le gaz, fuel ou électricité (produite à 75% par des centrales nucléaires) ? ou énergie dite renouvelable tel que le bois ou le solaire ?).
Dans le chauffage électrique, les radiateurs à inertie offrent aujourd'hui le meilleur rapport rendement / coût
On distingue plusieurs types de chauffages électriques.
Les chaudières électriques chauffent l’eau avant de la diffuser dans un réseau de radiateurs à eau chaude, que l'on dimensionne en fonction des pièces où ils sont installés. Les chaudières électriques sont peu rentables mais ont l'avantage de pouvoir aussi être utilisées pour produire de l’eau chaude sanitaire (ECS).
Les radiateurs électriques sont le type de chauffage électrique le plus connu. Ils se déclinent en différents types.
Il y a les radiateurs électriques qui diffusent la chaleur par convection et que l'on appelle des convecteurs ou "grille pains"... Ils consomment beaucoup d'électricité par rapport à ce qu'ils produisent en volume de chauffe et ils assèchent l’air.
Les radiateurs rayonnants ou radiants fonctionnent comme les convecteurs, mais intègrent des parois rayonnantes ou radiantes pour mieux répartir et conserver la puissance de chauffage. Les rayonnants assèchent moins l’air et offrent une meilleure diffusion et homogénéité de la chaleur.
Les plus récents sont les radiateurs à inertie qui diffusent la chaleur par rayonnement (accumulation et restitution). Ces radiateurs ne chauffent pas immédiatement mais une fois chauds, ils ont un meilleur rendement et sont donc les plus économiques des radiateurs électriques. Ils peuvent être à inertie fluide (fluide caloporteur) ou à inertie sèche (céramique, stéatite, pierre de lave).
Pour le chauffage au fioul / fuel, il est préférable de remplir sa cuve quand le prix au litre est le moins cher
Le chauffage au fuel ou fioul est fréquent dans les maisons rurales, isolées ou non raccordées au gaz de ville. Il tend à perdre en popularité car outre le cout du fioul qui est indexé sur le pétrole, les chaudières fioul coûtent chers à l'achat.
Ce mode de chauffage est assuré via des chaudières à basse température ou à condensation qui envoient de l'eau chauffée dans des radiateurs à eau. Elles peuvent aussi servir à produire et diffuser l'eau chaude sanitaire (ECS) dans l'habitation.
Dans le cadre de remplacement de chaudières sur des installations existantes ou dans des maisons isolées qui recherchent un mode de chauffage alternatif aux radiateurs à eau chaude, on peut aussi installer un poêle à fuel. C'est plus confortable qu'un poêle à bois ou à granulés car ne nécessite pas de rechargement quotidien en combustible.
Les poêles comme les chaudières requièrent aussi une cuve de stockage : plusieurs centaines ou milliers de litres de fioul. Il faut aussi évacuer les fumées de combustion via des conduits de cheminée – sortie ventouse ou sortie cheminée. Un entretien annuel minimum est obligatoire.
Entre le prix de la chaudière / poêle, du fioul, de l'entretien, c'est un mode de chauffage qui coûte cher mais moins cher que du 100% électrique pour des grands volumes à chauffer. Et bien plus facile à vivre au quotidien que le bois : pas de rechargement, pas d'évacuation des combustibles consommés.
Le gaz est une bonne option si on choisit une chaudière gaz à condensation
Une chaudière gaz fonctionne comme une chaudière au fuel à la seule différence qu'elle n'a pas de cuve à combustible. Elle est reliée au gaz de ville, ce qui constitue un avantage intéressant par rapport au chaudière à fuel.
Pour le reste, c'est le même principe. La chaudière gaz peut être basse température ou à condensation. La chaleur est diffusée à l'habitation via des radiateurs à eau chaude ou par un plancher chauffant. Les chaudières gaz à condensation bénéficient de haut rendement ce qui les rend économiques et éligibles au crédit d’impôt. La chaudière à gaz peut aussi servir à produire l’eau chaude sanitaire (ECS) dans l'habitation. L’évacuation des fumées se fait via une ventouse ou un conduit de cheminée.
Source image : focus-creation.com, createur de cheminées
Le chauffage au bois coûte le moins cher
Le chauffage au bois est possible grâce à un ensemble d'appareils : chaudières à bois, à bûches ou à granulés - poêles à bois, à granulés ou pellets - cuisinières à bois - inserts ou foyers à bois.
Le bois est un combustible connu depuis des millénaires. Il a un côté plus chaleureux et accueillant que les autres types de chauffage. Mais il est surtout beaucoup moins cher si on a de la place pour le stocker et qu'on peut facilement le transporter ou se le faire livrer.
Les chauffages à bois offrant le plus de confort sont les chaudières à granulés / pellets avec silo indépendant car elles permettent de bénéficier d’une réserve de granulés pour toute la saison de chauffage, mais ce sont aussi des produits très chers à l'achat.
Les poêles à granulés suivent en termes de confort car programmables et offrant une réelle autonomie, ils offrent à l’utilisateur davantage de souplesse d’utilisation et la possibilité de réaliser des économies.
La meilleure combinaison serait la chaudière à granulés à condensation avec silo indépendant.
Les chauffages à granulés fonctionnent également à l’électricité - programmation etc. Les inserts, foyers et les cuisinières à bois brûlent du bois et certains modèles peuvent utiliser des granulés.
Ils évacuent les fumées par des conduits de cheminées, nécessitent de l’entretien et peuvent offrir en fonction de leurs caractéristiques de très bons rendements.
Les pompes à chaleur sont de plus en plus populaires
Les pompes à chaleur sont économiques et puisent dans l’air extérieur, les sols ou les nappes phréatiques, les calories pour les restituer à l’intérieur du logement via un procédé de transformation grâce notamment à un fluide frigorigène, un évaporateur, un compresseur et un échangeur.
Les pompes à chaleur peuvent être air-air, air-eau, eau-eau, sol-air, sol-eau.
Les pompes à chaleur sont économiques (consomment 1 kW et restituent jusqu’à 4 Kw) et peuvent diffuser leur chaleur par des radiateurs à eau chaude et des ventilo-convecteurs, par un plancher chauffant ou par des cassettes encastrées dans les murs.
Les pompes à chaleur sont chères à l’achat mais bénéficient d’un bon rendement et sont économiques à termes.
Les modèles préférés sont les géothermiques qui puisent la chaleur dans le sol, mais il n'est pas possible de les installer partout. Et dans les régions les plus froides, elles peuvent nécessiter d’un chauffage d’appoint, au bois ou électrique le plus souvent.